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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 23:04

En ce début morose où les voeux se souhaitent par sms ou sur le bout des lèvres, SuperAs a fait comme chacun son entrée dans l'année 2011 et remarque qu'il est loin derrrière le temps où la bonne année se souhaitait chez le boulanger ou le coordonnier avec le grand sourire de circonstances....

 

Avec cette vague impression collective que l'année ne sera pas bonne, pouvons nous nous la souhaiter quand même? Devons nous rendre un caractère obligatoire à cette forme de convenance sociale? Et aux usagers est-il de bon ton de leur en souhaiter une ou plutôt "une meilleure année que la précédente" quand on regarde objectivement d'où ils viennent et ce que leur réservent les dispositifs...?

 

Ah la nouvelle année c'est compliquée: on la voudrait meilleure que la précédente, on y croit quelques jours mais la réalité, toujours aussi pregnante, fait son chemin et nous aspire de nouveau dans les vieux préceptes de celle qui vient de s'achever. 

 

SuperAs connait les vacances mais pour cette fin d'année, a activé le mode veille, seulement. SuperAs a oeuvré au réveillon du 31  décembre, s'infiltrant dans une soirée de réveillon où pour une fois, il était de bon ton et aisé d'être de la profession (Cf "SuperAs by night").

 

Invitée par une estimable collègue, accompagnée par ma moitié de vie surnommé  "méchant capitaliste", pour la circonstance, c'est une ambiance bon enfant, joyeuse et délurée: éducateurs, éducateurs, éducateurs et quelques autres gentiment rebaptisés "reste du monde"(entendre tout individu étranger au doux monde du travail social). 

 

Une soirée destinée à ceux qui en ont marre des paillettes et du bruit du 31...mais une soirée où j'en ai entendu davantage sur la profession que dans les soirées du "reste du monde"

 

-Quand un éduc' me demande où j'ai mis mon serre-tête d'AS et mon col Claudine....Je me sens comme une antillaise à qui on demanderait quel est son pays d'origine et si elle parle wolof. Je pourrais lui renvoyer  en retour s'il a laissé son perfecto avec ses badges "make love, no war" , ses cheveux crassseux jamais peignés et ses roulés dans la chambre d'amis. Je suis restée muette.

 

-Quand un éduc' (un autre) me dit qu'il a une vision politisée de sa profession, je cherche mes mots pour étayer ma vision humaniste, non politique (au fait, ca veut dire quoi?!) et là, suspension de séance...échange écourté, pas de reprise à posteriori.

 

-Quand  un chef de service reconnait dans des effluves d'alcool tenaces, que  "Dans le social, faut coucher pour bien gagner", je comprends mieux mes aigreurs d'estomac à la fin du mois quand je consulte mon compte bancaire et surtout, je me rappelle ce que je n'avais pas oublié ou seulement occulté: Baiser n'est jamais gratuit, pute ou travailleur social; l'intérêt de l'usager n'est jamais très loin.

 Et je rémémore les copinages, les soirées d'institutions et leurs Backrooms, les embauches ou les licenciements pour raisons douteuses mais à caractère privé et j'ai envie de lui répliquer: " Entre homo ou hétéro, tu crois qu'on a les mêmes chances?"

 

-Quand ce même chef de service demande à ma juste moitié  quelle est sa profession, que ce dernier répond "le capital", nous avons droit à l'ultime question:

"Ah et vous vous êtes mariés? Mais qu'est ce que vous avez en commun?"

Ma réponse fuse: "le sexe, le sexe, tout se joue au pieu non?"

Sa réponse: "Avec l'argent, en plus. Le sexe et l'argent, c'est ca qui te plait, dis-le" (suivi d'un rire gras)

Et là que répondre, que dire? On ne peut pas tenir rigeur d'un tel poncif ou d'un dialogue si dérisoire quand il est arrosé de champagne le soir d'un réveillon...Juste avoir l'ultime pensée que j'aurais pu aller à la pizzeria en bas de chez moi avec la soirée réveillon à 50€, soirée dansante incluse. A 2hrs du mat', l'échange aurait été le même.

 

 

Un réveillon qui ressemble à tant d'autres mais un réveillon où j'ai eu une vraie gueule de bois, hors boissons alcoolisées. Car, quand durant un sommeil agité et ce jusqu'au lendemain matin, éveillée, je me suis revue SuperAS, pour cette nouvelle année, m'asseoir près d'une de mes estimées collègues psychologues et lui contées presque légèrement mes derniers jours au contenu personnel si dramatique, la nausée m'a envahie.

 

L'amertume dans ma bouche s'est répandue car la plus vilaine faute de goût de la soirée, c'est moi qui l'avait eue.

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